Le résultat

Au regard des résultats de dimanche soir, et avec un peu (plus) de recul qu'au  moment de l'annonce - que j'avais pourtant choisi pour écrire l'article initialement - le sentiment qui prime chez moi n'est pas la surprise, ni même le dégoût, mais bien la colère. Je ne suis évidemment pas surpris par le résultat de Hollande et de Sarkozy, même si la première place du candidat socialiste me paraît peu enviable pour affronter correctement le second tour, mais je suis bel et bien en colère contre cet électorat d'extrême droite qui semble être maintenant à la mode.

L'incompréhension, identique à celle qui m'avait frappée lors des élections de 2002, alors que je n'étais même pas encore électeur, accompagne la soudaine explications des résultats de 2007 qui avaient porté Sarkozy si haut au premier tour. Et tel qu'on le prévoyait déjà, il en paye aujourd'hui la lourde facture, puisque son "électorat" de 2007 qu'il a été chercher en râclant dans les égoûts de la République lui a rendu la monnaie de sa pièce, préférant toujours l'original à la piètre imitation.

Via whatsapp, une amie me demandait l'autre jour ce que l'on devait tirer de ce vote pour l'extrême droite en France. Je lui ai répondu que beaucoup de critères entrent en jeu. Et j'ai commencé à chercher qui étaient ces électeurs du FN. Je les ai divisé en trois groupes.

En premier lieu, il y a les électeurs du FN de toujours. Ceux pour qui la République, la Démocratie, n'est pas le système que la France devrait adopter. Ils sont souvent xénophobes, voire racistes et vivent dans un monde en guerre contre l'Islam, en guerre contre tout d'ailleurs, le système, la classe politique, les noirs, les arabes, les ceci, les cela... En guerre contre un pays qu'ils ne comprennent pas et n'ont jamais compris et, c'est malheureux, ne comprendront jamais. Ce sont les irratrapables, ceux qui méprisent les français en croyant que voter Marine Le Pen c'est être anti système - et vu le succès de cette dernière il va falloir qu'ils trouvent quelque chose de moins mainstream. Ils sont les 10% d'électeurs que Le Pen aura toujours, ceux qui n'ont pas "fauté" en 2007.

Ensuite, il y a les indécis, ceux qui ont voté Le Pen en 2002 peut-être, par contestation, ceux qui ont voté Sarkozy parce qu'enfin quelqu'un leur parlait, et qu'il allait faire changer les choses et qui ont forcément été déçus. Une simple étude du parcours de Nicolas Sarkozy leur aurait appris que, dans les arcanes du pouvoir depuis plus de 20 ans, le présidentiable - à cette époque - avait autant de chance de faire changer les choses qu'il en avait l'envie. Cet électorat là fluctue, il est ce que j'appellerai la masse molle, celle qui ne veut pas penser, celle qui regarde les résultats, comme si la gestion de l'État devait être semblable à une gestion d'entreprise. Petite vision, pas d'ambition, ces gens-là voudraient vivre comme on le faisait il y a 50 ans, ne comprenant pas que la caractéristique première du temps est de s'écouler et que si nous vieillissons et changeons, les institutions et les mœurs sont vouées elles aussi à le faire.

Enfin, il y a une part d'électorat de Marine Le Pen du 22 avril, qui a effectué un vote "contestataire". Bien que nettement moins nombreuse elle n'en demeure pas moins la plus méprisable des forces électorales. Nombre d'entre eux se déclarent ouvertement de gauche, ce qui à mon sens demeure complètement inexplicable. D'autant plus que le Front de Gauche proposait un ensemble de choses tout à fait dans la veine de ce que le "peuple de gauche" - pour autant qu'il existe encore - était en droit d'attendre. Ma conclusion à l'égard de ces gens-là est qu'ils ne méritent absolument rien d'autre que la situation dans laquelle ils se trouvent aujourd'hui. Voulant faire partie de l'étron que le colon de l'électorat français aura bien voulu expulser, ils se retrouvent à jouer le papier toilette de celui-ci, un de mauvaise qualité qui se déchire et qui vous laisse sur les doigts comme une odeur de merde qui ne part pas...

Sur les résultats électoraux, ce très bon article du Monde en PDF.

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