Le Live


Petite piqûre de rappel : Daft Punk est un binôme qui a sorti son premier album en 1997 : Homework. Très vite, les ventes s’accélèrent, on parle du phénomène français. Cet album naît d’une tournée, qui se poursuivra par la suite. Un critique anglais, présent à l’un des live s’écrie “Ce n’est pas possible que ce groupe soit français : c’est trop bon”. Et pourtant, 4 ans après, en mars 2001, le duo réitère, dans un style tout à fait différent et sort Discovery, un bijou de house music, un hymne à la funk. Cette fois-ci, pas de tournée. Critiqué par la suite pour avoir créé ses morceaux à partir de samples (et non pas de les avoir créés de toute pièce), le groupe riposte en mars 2005 et sort Human After All. Pas de tournée, pas d’interview, juste un album “qui parle de lui-même” (Thomas Bangalter) et qui prend et reprend des samples en boucles interminables, jusqu’à épuisement. Le décor est planté.
En clair, hier soir, la partie était tendue, comme lorsqu’une une équipe de foot ne peut pas se permettre de perdre un match à la maison. Depuis quelques temps déjà, le groupe tourne, cela a commencé à Belfort, aux Eurockéennes, et s’est poursuivi à Los Angeles (à Coachella). Et hier soir, Daft Punk a affronté Paris, Bercy. 17500 personnes en folie, pendues aux samples, et à la musique de deux hommes. Et à 2 contre 17500, les Daft Punk ont gagné. Depuis les quelques notes de Rencontre du Troisième Type, jusqu’au rappel complètement hallucinant, le duo a n’a pas arrêté : la foule non plus. Hier soir, j’étais parmi eux, hier soir, j’ai crié avec eux, hier soir, je suis né. Hier soir, j’étais à ma place, dans la foule, à recevoir ce qui musicalement pourrait se décrire comme l’événement musical de l’année, pendant que les Daft Punk, eux, étaient à la leur. Comme ces hommes qui ont ce truc en plus, cette image qu’ils dégagent, l’impression que l’on a de les savoir à leur place.
Balayés, les doutes qu’avait soulevé le troisième album. Soufflée la peur de voir 10 ans de rêve s’effondrer en un soir. Littéralement bouleversée ma conception de la musique. Et ça, c’est pour la musique. Parce que les yeux en prennent aussi pour leur compte. Un vrai show, un “opéra électro”, un voyage tant audio que visuel, la pyramide qui brille de toute ses forces, qui envoie des images de nature, d’humains, qui propose des voyages psychédéliques à la Kubrik. Hier soir, c’est une partie de la culture qui a pris de l’avance, c’est un mouvement qui a pris un poid considérable. Hier soir, 10 ans m’ont semblés jeunes et vieux à la fois. Deux hommes sont responsables de cette avancée. Pas mal pour des “Punks Débiles”.

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